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Les témoignages de la collection société

Dans cette collection, les objets, documents, photographies sont associés à un témoignage, écrit et/ou oral, qui les contextualise. Ces parcours de vie alimentent le patrimoine national d’histoires singulières qui complètent la trame du récit de l’histoire de France. Il ne s’agit pas d’illustrer, encore moins d’essentialiser les trajectoires, mais de donner à voir et entendre la complexité des destins, la polyphonie des expériences.
Ce fonds part de la conviction que le témoignage est une composante de l’écriture de l’Histoire, et donc du patrimoine, qui conserve les traces, matérielles et immatérielles.

Abdelkader Zennaf

Abdelkader Zennaf est né en 1948 en Algérie.

Son père a émigré en France en 1937 et en 1951, la famille le rejoint. Il raconte ici le quotidien de l’immigration algérienne à Saint Chamond, petite ville de la Loire, dans les années 50-60.

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Le carnet d'écolier. Addy Fuchs

Addy Fuchs est né en 1926 à Paris dans le quartier de Belleville, de parents polonais. Le 20 septembre 1942, il est déporté à Auschwitz III / Blechhammer par le convoi n°35. A son retour de déportation et sur le cahier de sa 3e interrompue au Lycée Colbert, Addy a commencé à noter ce qu'il avait vécu.

"Je suis né en 1926 à Paris, à l'hôpital Rothschild, parce que dans le temps c'était gratuit pour les familles pauvres. Mes parents sont des immigrants arrivés de Pologne en 1919, 1920. J'ai vécu une enfance heureuse, pauvre, dans un village qui s'appelait Belleville, rue de la Mare. Mes parents s'étaient mariés religieusement en Pologne. Leur village était un petit bourg entre Varsovie et Lodz qui s'appelle Rawa Mazowiecka. Ils faisaient partie de grandes familles juives, extrêmement religieuses, orthodoxes, hassidiques. La famille de ma mère avait 18 gosses, celle de mon père 13 seulement. C'était des gens de synagogue."

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Afghan voices of hope - Récolter la parole de la diaspora afghane

En aout 2021, suite à la prise de Kaboul par les Talibans, Gaisu Yari doit quitter précipitamment l'Afghanistan. Elle trouve d'abord refuge en Pologne. C'est là que nait le projet Afghan Voices of Hope: elle ressent le besoin de donner la parole à ses compatriotes pris dans la tourmente de l'exil et elle va recueillir plus de 230 récits de vie à travers le monde. Elle témoigne ici de son exil et de la naissance de son projet. Et elle nous fait rencontrer Mina Rezaee, Sara Khalid et Seyar Khalid tout trois désormais installés en France et qui, a leur tour, témoignent de ce qu'ils ont dû quitter du jour au lendemain...

Alicia Bonet-Krueger - Fuir la dictature argentine

Alicia Bonet-Krueger est Argentine. Jeune institutrice, elle se marie en 1965 avec Rubén Bonet avec qui elle aura deux enfants.
Militant contre la dictature, Rubén est arrêté en 1972 par les militaires au pouvoir lors d'une simple distribution de tracts. Emprisonné, il sera fusillé lors du massacre de Trelew le 22 août 1972. Après ce drame Alicia entame une procédure pour homicide volontaire auprès d'un juge de Buenos Aires et obtient notamment une autopsie et l'audition des témoins.
Mais en 1974, après un nouveau durcissement de la dictature, les militaires condamnent à mort les familles des victimes de Trelew ainsi que leurs avocats. Face au danger Alicia Bonet-Krueger, nouvellement remariée, est obligée de passer à la clandestinité avec son mari et ses trois enfants.
En juillet 1977, la famille est contrainte à l'exil et part d'abord pour le Brésil où ils demandent l'asile politique auprès de l'UNHCR. Un titre de voyage de réfugiés leur est accordé pour la France, où ils arrivent le 13 janvier 1978.

Le tabouret d'Alphonse Marie Toukas

Né en 1935 au Congo, alors colonie française.

Un objet qui sait d’où l’on vient, à garder toujours près de soi : c’est l’un des conseils maternels qu’Alphonse-Marie a suivi fidèlement. Son tabouret lui évoque la mère qui n’est plus là, le pays qu’il a dû laisser. Il raconte.

Le pavillon de l'Aquarius

L'Aquarius a été affrété par l'ONG SOS Méditérranée pour secourir les personnes en détresse en mer Méditérranée centrale. De 2015 à 2018, le bateau a effectué 29653 sauvetages.

A l'été 2018, l'ONG va voir son action entravée par la fermeture des ports italiens puis par le dépavillonage du bateau par Gibraltar. Deux membres de SOS Méditerranée reviennent ici sur ce dépavillonnage et ce qu'il a signifié.

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Le collectif « Accueil Migrants » de Barbezieux : l’aide aux migrants en milieu rural

En 2015, à Barbezieux en Charente, Jean Chambras et Richard Labaisse décident de réunir quelques personnes pour participer à l’élan citoyen d’accueil des réfugiés syriens. Après quelques mois de réflexion et de consultation d’associations spécialisées comme la Cimade et la Fédération d’Entraide Protestante, le Collectif décide de se structurer en association pour aider les migrants dans la région.

La truelle de Luigi Cavanna

Luigi Cavanna est né en 1880 à Bettola, commune de la province de Plaisance, en Italie.

"Mon père n’aimait pas beaucoup se raconter. Mais de temps en temps, quand il se laissait aller, il me disait. On ne sait jamais pourquoi ça venait dans la conversation. Enfin bref, par recoupements, j’ai pu retracer toute son histoire". François Cavanna, fils de Luigi.

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Le passeport de Cristina Diaz Vergara

Après le coup d'Etat de 1973 au Chili, Cristina Diaz Vergara est arrêtée une première fois.
Relâchée, mais se sentant en danger, elle décide de quitter le pays avec son mari et sa fille de un an.
Elle revient ici sur les conditions de cette fuite, symbolisée par le passeport qu'elle donne au Musée.

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Edouard Fiba, la récitation

Edouard Fiba est né dans le village de Jaworzno en Pologne. A l'âge d'un an et demi, en 1925, il arrive à Marles-les-Mines en France. Il conserve toute sa vie une relation intime avec la langue polonaise à travers les journaux de son père, dont il récite un extrait.

"Quand on est arrivé à Marles, j'avais un an et quelques mois. Et j'ai vécu pratiquement plus de 80 ans ici, la Cité du rond-point, et 55 ans dans cette maison. Mon père était venu sous contrat en 1924. Au bout d'un an, comme il a été accepté, on a suivi avec ma mère, mes deux sœurs et mon frère aîné, en octobre 1925. On venait d'une région agricole, le nom vous dirait rien. Fiba, on sait pas de quelle origine que c'est. Ma mère et mon père avaient laissé de la famille en Pologne, je me souviens, au début on avait des lettres. Et puis après, ils sont morts et tout est parti dans l'oubli."

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Le parcours de Fahrettin Petek racontée par sa fille Gaye

Pharmacien et militant communiste en Turquie, Fahrettin Petek est contraint à l'exil. Il arrive en France en juillet 1949 et sera rejoint quelques années plus tard par sa femme et sa fille…

Le parcours de la famille Drvar

Joseph Drvar, tchécoslovaque, immigre dans les années 20. En 1933, sa femme et ses enfants le rejoignent.
Ayant décidé de ne pas repartir, Joseph fait le choix de l'intégration et fait naturaliser ses enfants.
Sylviane, fille d'un des premiers enfants du couple, raconte l'installation de la famille en France, et revient sur le choix de son grand-père de rompre les liens avec la Tchécoslovaquie.

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Le faux passeport de Fodé Kaba

Guinéen, Fodé Kaba vient en France pour y poursuivre ses études. En 1958 son pays choisit l'indépendance et il se retrouve étranger avec des papiers devenus caducs.

Il reste en France et se marie avec une française avec qui il aura une petite fille. Désireux de participer à la construction de la Guinée, ils s'y installent tous les trois. Mais la dureté du régime les pousse à repartir.

Si sa femme et sa fille peuvent sortir du pays, Fodé Kaba, guinéen, ne peut pas. Il devra passer par la Sierra Leone et par un faux passeport pour pouvoir sortir d'Afrique et retrouver sa famille.

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La photo de Giorgio Molossi

Giorgo Molossi est né en 1942 à Gravagna en Italie, non loin de Gênes. Après s'être installés quelques temps en Argentine, le père de Giorgo, ses frères et soeurs et lui-même, se résolvent à quitter l'Amérique Latine en 1960 et débarquent au Havre en France. Une photo a servi de sésame, passée du père au fils, puis confiée au Musée.

"Je suis né dans un petit hameau qui aujourd’hui est totalement abandonné. Tout le monde est parti, les vieux ont émigré, les jeunes sont allés en ville et personne n’est revenu, aujourd’hui c’est un village abandonné. Il s’appelle Gravagna, c’est un tout petit village à 80 kilomètres de Gênes. Il se trouve à 900 mètres d’altitude, c’est une culture de montagne. Quand j’étais enfant, il y avait onze familles et 171 vaches. À l’époque, le ciment existait peu, les maisons étaient toutes faites en pierre. En 1951, il n’y avait ni route, ni eau, ni électricité, juste un chemin de montagne. Chaque habitant avait entre deux et dix vaches."

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Le parcours d'Amir Houcheng Navaï

Amir Houcheng Navaï est né à Téhéran en 1928. Fils d'un noble et d'une domestique rejetés par leurs familles, il a eu avec ses frères et soeur une enfance difficile.

En 1950, il part en France avec son frère Morteza pour y suivre des études de médecine. Il y rencontrera Anne-Marie Rospars avec qui il aura deux enfants.

Amir ne retournera qu'une seule fois en Iran mais il a transmis à ses enfants l'histoire de sa famille, l'histoire de l'Iran de la première moitié du 20è siècle et son goût pour la littérature et la culture persane.

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Ismael Hajji. Le club

Ismael Haffi est né en 1956 à Tefret, au Maroc. Avec lui ici, une photo des années 70, sur laquelle il a les cheveux longs. Dans les buts du Club des Douaniers, à Casa, Ismaël rêvait de devenir un grand footballeur. En 1976, il arrive à Paris avec ce même rêve en tête.

"Je suis né le 21 décembre 1956, dans un village du sud du Maroc, Tefret. C’est dans le petit Atlas, à 100 km après Tiznit. On est des Berbères. Dans la famille, on est cinq sœurs et quatre frères et je suis le deuxième. Mon père travaille toujours, il est menuisier, et aussi agriculteur. Il cultive un peu de tout, surtout du blé, et puis des légumes, sur les terres qu’il a héritées de son père. Quand il n’y a pas de travail aux champs, il fabrique des meubles, des fenêtres, des portes. Mais aujourd’hui, c’est nous, les enfants, qui l’aidons pour vivre. De la famille, je suis le seul à être venu en France. Au village, il reste seulement une sœur et mon père. Tous les autres sont dispersés au Maroc."

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Le parcours de Jean Brasseur-Kermadec raconté par sa fille Bénédicte

Jean Brasseur naît en 1914 à Verviers en Belgique.

Officier de marine marchande au long cours, il est en mer lorsqu'il entend l'Appel du 18 juin du général de Gaulle à continuer le combat face à l'Allemagne nazie. Jean Brasseur décide alors d'aller en Angleterre et demande à servir dans les Forces navales françaises libres qu'il rejoint en octobre 1940. Sous le pseudonyme de Kermadec, l'enseigne de vaisseau « auxiliaire à titre étranger » mène différentes opérations avant de rejoindre le 1er Régiment de fusiliers marins et de participer aux combats de Tunisie et d'ltalie. Il débarque en Provence le 15 août 1944 et s'illustre dans plusieurs batailles, notamment dans les Vosges. Il est l'un des soixante étrangers à être fait Compagnon de a Libération.
Devenu français en 1947, Jean Brasseur poursuit une carrière dans la Marine nationale. I est appelé à l'État-major particulier du général de Gaulle en 1960 et est promu vice-amiral d'escadre en 1972.

Sa fille Bénédicte revient ici sur son parcours.

La pierre du métro de José Batista de Matos

José Batista de Matos est né en 1934 à Alcanadas au Portugal. Arrivé en France en 1963, il travaille durant 30 années comme technicien pour la RATP. Il présente ici sa “pierre-trophée” trouvée lors de la réalisation de la station Charles de Gaule. Cette pierre à laquelle il a ajouté des morceaux de carrelages des couloirs de métro, constitue pour lui le témoignage de sa contribution au développement économique de la France.

"Ça fait aujourd’hui 71 ans que je suis né, à Alcanadas. Suivant la légende, l’Arche de Noé a été construite à quelques kilomètres du village et pendant le déluge, Noé est venu là. C’est pour ça qu’on dit “A Arca nada”, l’arche nage, et que le village s’appelle Alcanadas. Je suis né un 24 février 1934, à 9 heures du matin, suivant ma mère. J’étais rond comme je suis aujourd’hui, sans pouvoir rester sur une chaise trop longtemps"

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Le parcours de José Perlado

Violette Perlado revient sur le parcours de son père.

Elle dépeint un homme à la fois discret, élégant et qui sera au cours de sa vie ouvrier ébéniste, capitaine dans l'armée républicaine espagnole, réfugié, enrolé dans une compagnie de travailleurs espagnols, déporté au camp de Mauthausen et qui redeviendra ensuite ouvrier ébéniste.

Un parcours douloureux mais porté par un idéal internationaliste.

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La statuette de de Frida Rochocz

Frida Rochocz est née en Argentine d’une famille d’origine espagnol par sa mère et allemande par son père. A 17 ans elle est suspectée, par erreur, d’être l'épouse du chef d'un parti politique clandestin. Elle est kidnappée par les militaires de la junte au pouvoir et relâchée quelques jours après, mais la mère de Frida l’exhorte à quitter le pays. Elle quitte alors l'Argentine pour la Hollande, puis l'Allemagne et enfin la France où elle s'installe définitivement. Les assassinats, les enlèvements et autres mesures de répression criminelles à l’égard des opposants, commis par le pouvoir en Argentine pendant les années 1970, font l’objet d’une intense mobilisation de la société civile depuis les années 1980. C'est à cette occasion, et pour témoigner, qu'elle retournera en Argentine en 1987.

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La valise de Manuel Tavares

Manuel Tavares a été exilé trois fois. Etudiant en médecine opposé au régime salazariste, il quitte le Portugal en 1971, pour le Brésil, où se trouve une partie de sa famille. Sa rencontre avec une étudiante chilienne lui donne envie de participer à la révolution socialiste démocratique de l’Unité populaire du président Salvador Allende et il part s'installer à Santiago. Mais le coup d’état du 11 septembre 1973  et l’instauration du régime de terreur dirigé par le général Pinochet décide Manuel Tavares à quitter le pays, avec son épouse et sa fille, âgée de six mois. Il parvient à obtenir l’asile politique en France...

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Le certificat de parrainage républicain de Liliana A.

Contrainte de quitter la Colombie en laissant sa famille derrière elle, Liliana A. est arrivée en France en 2001. Sans papiers, elle travaille comme femme de ménage et garde des enfants. Deux ans plus tard, elle parvient à faire venir ses deux enfants, scolarisés à Paris. En 2007, grâce à l’aide du Réseau Education Sans Frontières (RESF) la famille est parrainée par deux enseignantes du collège de son fils et par un élu de la mairie du 12e arrondissement. Avec leur appui, la famille obtient sa régularisation, mais devra néanmoins attendre le début des années 2020 pour que le mari de Liliana puisse les rejoindre dans le cadre du regroupement familial.

Les origines familiales de Paul-Émile Victor

Paul, Eugène, Victor naît en 1907 dans une famille juive originaire d’Autriche-Hongrie, installée dans le Jura. Son père, Erich Heinrich Victor Steinschneider dirige depuis 1906 à Saint-Claude une manufacture de pipes en bois de bruyère. Début 1907, il obtient de changer son nom de famille en Victor, car la consonance allemande de son patronyme est mal perçue dans la France d’après la défaite de 1870. Sa femme Laure, qui partage les mêmes origines, s’est convertie au catholicisme ; les racines familiales ne seront pas dévoilées aux enfants, Paul et Lily, par souci d’intégration et de protection dans un climat longtemps très hostile aux populations germaniques et juives. La famille Victor obtient la nationalité française en 1924.

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Le marteau de Maria Luisa Broseta Marti

María Luisa Broseta Martí, née en Espagne, fuit avec ses parents l’avancée des troupes franquistes durant la guerre civile et arrive en France en 1939.

"J’avais huit ans. C’était le matin très tôt, le 13 janvier 1939. Ma mère nous a réveillés : ‘il faut partir’. Alors a commencé l’exode. On cheminait lentement vers la frontière, sur une route encombrée de charrettes, voitures, camions et, surtout, de gens qui fuyaient à pied devant les troupes nationalistes." María Luisa Broseta Marti

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L'arpillera de Maria R.

Après le coup d'Etat de 1973 au Chili, les parents de Maria R. quittent leur pays et obtiennent le statut de réfugiés politiques en France.

Le couple s'installe en Ile-de-France et y aura trois enfants. Après la chute de la dictature, la famille repart s'installer au Chili en 1992. Mais, quatre ans plus tard, malgré la joie d'avoir retrouvé leur famille, les parents de Maria décident de revenir en France avec leurs enfants.

Maria revient sur ce retour manqué au Chili, ce qu'il a représenté pour elle et ses parents. Et elle évoque, à travers l'arpillera qu'elle donne au Musée l'histoire des exilés chiliens.

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Mohammed Shahab Rassouli

De l'Afghanistan à la France, être migrant clandestin, à 15 ans...

Afghan réfugié en Iran, Mohammed Shahab Rassouli a 14 ans et demi quand il décide de quitter l'Iran pour l'Europe, seul. Contre l'avis de ses parents il part et traverse l'Iran, la Turquie, la Grèce, l'Italie pour finalement arriver en France, à Boulogne-sur-Mer.  Là il s'installe, passe son bac et commence un BTS.

Cet entretien a été réalisé dans le cadre de l'exposition Frontières, présentée au Musée du 10 novembre 2015 au 3 juillet 2016.

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Moussa Diarra - La grève des travailleurs sans papiers de 2008-2010 et l’occupation du Musée

De 2008 à 2010 les travailleurs sans papiers de plusieurs secteurs se mettent en grève pour obtenir leurs régularisations, soutenus par les syndicats et notamment la CGT. Plusieurs piquets de grève sont installés dans toute l'Île-de-France et plus de 6000 travailleurs sans papiers vont participer au mouvement. Arrivé en France en 2001, travailleur sans papiers en intérim, Moussa Diarra rejoint le mouvement sur le piquet de grève du 30 av. Daumesnil dans le 12e arrondissement de Paris. Il témoigne ici de l'élargissement du mouvement en 2010 ainsi que de l'occupation du Musée national de l'histoire de l'immigration d'octobre 2010 à janvier 2011 qui aboutit à une première série de régularisations.

De l’Afrique à l’Europe… récit d’un mineur isolé

Livré à lui-même suite au décès de sa mère avec laquelle il vit depuis la séparation de ses parents, il décide de quitter son pays pour travailler en Libye sur les conseils d'un ami. Il a 13 ans.

Le parcours de Nikolaï Angelov

Rom de Bulgarie, Nikolaï Angelov immigre en France à l'âge de 18 ans pour accompagner son père. Il va passer trois ans à la rue. La rencontre avec Thierry Heuninck va lui permettre de "s'en sortir"

À partir de son téléphone portable et de son sac de couchage, objets emblématiques de sa vie dans la rue, il revient sur son parcours et sur la condition des Roms.

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Voyages de Pierre Radvanyi

Né en 1926 à Berlin, fils de la romancière Anna Seghers, Pierre Radvanyi a conservé toute sa vie, malgré bien des périples, son premier livre d’enfant, Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède.

"Mon père, Laszlo Radvanyi, était hongrois. Tout jeune, comme étudiant, il a participé à la révolution de 1919, à Budapest, et a fui la répression à Vienne, puis à Heidelberg, en Allemagne. C’est là, à l’université, qu'il a rencontré ma mère. Par la suite, il n’a jamais voulu remettre les pieds en Hongrie et n’a jamais non plus voulu dire pourquoi. Ma mère, elle, était d’une famille juive de Mayence installée dans la région depuis des siècles. (...) Ils se sont mariés en 1925 et se sont installés à Berlin, où je suis né l’année suivante. Mon père était un militant proche du Parti communiste et sous son influence, ma mère s’est rapprochée aussi de la politique. Elle était membre de l’Association des écrivains prolétariens, lui a été l’un des fondateurs de l’Université ouvrière de Berlin, où il enseignait l’économie, l’histoire, la philosophie."

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Le parcours de Serge Bac raconté par son fils Arnold

Serge Bac est né le 13 février 1906 à Bender. Actuellement en Moldavie, cette ancienne ville russe devient roumaine, sous le nom de Tighina, à l’issue de la Première Guerre mondiale. Après le décès de son père et le départ de ses deux frères en France, Ovche décide en 1924 d’y tenter lui aussi sa chance. Expulsé une première fois, Ovche revient en France en 1928. Il s’établit à Paris : son prénom usuel devient « Serge » et son nom « Bac ». Il travaille alors comme ouvrier tailleur, métier appris à Tighina. En 1937, Serge épouse Zysla Finkelsztejn, polonaise juive qui exerce le métier de vendeuse. Leur fils, Abel, naît en 1938. Lorsque la France déclare la guerre à l’Allemagne, Serge s’engage dans la Légion étrangère. Envoyé sur le front de la Somme à partir de mai 1940, son régiment doit se rendre le 6 juin. Prisonnier, Serge est alors envoyé dans un camp en Allemagne. Bien que juif, il y est protégé par la convention de Genève.

Le Parcours de Serge Bac

Serge Bac est né en 1906 dans une ville de l'empire Russe qui deviendra par la suite roumaine.
Il immigre en France pendant les années 20 et s'y installe comme ouvrier tailleur.
Juif, étranger, il s'engage comme volontaire dans l'armée française pendant la 2e guerre mondiale.
Son fils, Arnold Bac, raconte son parcours.

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Soundirassane Nadaradjane : l’homme à la valise

Soundirassane Nadaradjane est né en 1950 près du comptoir français de Karikal, en Inde. Il arrive en 1972 en France, dans le cadre d’une formation de tourneur dans le Sud-Ouest. En 1973 il est embauché à Paris dans l’entreprise Serméca.

« Pour me présenter, je dis souvent : «Je suis né en 50, je fais 50 kilos et un mètre 50». Comme j’ai la nationalité française, j’ai eu la chance de venir en France pour faire un diplôme de tournage et mécanique, avec l’espoir de bien réussir dans la vie et aussi de soutenir ma famille. Au début, je voulais retourner en Inde, je pensais rester un peu seulement. Mais cinq ans après, je suis allé en Inde, c’était en 1977, et plusieurs personnes là-bas, des anciens et des gens sages, m’ont conseillé de rester en France. Alors, je suis ici. Comme on dit, j’ai la famille aussi, maintenant, et on est bien. Peut-être qu’à la retraite, je repartirai. Quand je suis en France, l’Inde me manque et quand je suis en Inde, la France me manque ».

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Les carnets de Taoufik Bestandji

Né en 1957 à Constantine, en Algérie, Taoufik Bestandji arrive en 1978 à Grenoble en France pour donner des concerts pour les immigrés. Il a déposé au Musée ces carnets manuscrits de musique transmis par son père et hérités des générations de musiciens qui l'ont précédé.

"Dans ma famille, la musique s’est transmise de génération en génération, mais pour mon père, c’était hors de question que j’en fasse un métier. Il appelait le musicien “un mendiant propre”, il voulait que ses enfants fassent des études. Je suis né en 1957 et déjà, dans les années 60 et 70 à Constantine, il n’y avait pas de concerts publics et les musiciens jouaient seulement quand il y avait un mariage ou une autre fête religieuse."

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La timbale de Thonn Ouk

Thonn Ouk est né en 1917 à Phnom Penh au Cambodge. Exilé en 1975, alors que les Khmers rouges s’emparaient du Cambodge, Thonn Ouk n’a conservé de sa vie d’autrefois que de très rares objets, dont cette timbale en argent.

"Je suis né en 1917, au Cambodge sous Protectorat français, j’ai presque 90 ans. Il n’y a pas longtemps, dans un restaurant, à Hong Kong, un client qui a entendu mon âge a voulu absolument me serrer la main, il disait que ça lui porterait bonheur ! Je suis d’une famille de mandarins. L’un de mes grands-pères était vice-ministre de l’Agriculture au Palais royal, l’autre haut fonctionnaire du Trésor, à Phnom Penh. Mon père, comme eux je suppose, savait très bien le français, ce qui lui avait permis de commencer sa carrière comme secrétaire auprès du Résident français au Cambodge"

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Tran Dung-Nghi

Tran Dung-Nghi est née à Nha Trang, au Sud du Viêt-nam, en 1963. Elle arrive avec sa famille en France en 1975 et poursuit sa scolarité à Paris. D’ordinaire, Tran Dung-Nghi garde toujours avec elle, dans son sac, le chapelet bouddhique que sa grand-mère lui avait transmis. Elle l’a déposé au Musée. Après son départ du Viêt-nam, à 12 ans, Tran Dung-Nghi n’a jamais revu sa grand-mère, qu’elle chérissait, mais elles n’ont jamais cessé de s’écrire. La dernière lettre était postée des États-Unis.

"Je suis née le 16 février 1963 à Nha Trang, dans le sud, au bord de la mer. Mes parents sont originaires du Nord, mais après la chute de Dien-Bien-Phû, en 1954, quand il est devenu évident que les communistes allaient gagner, ils sont partis. Ma grand-mère maternelle a eu sept enfants, on était une très grande famille ! Mon père était militaire de carrière, mais il avait été blessé et ne devait plus combattre. On est cinq sœurs et un frère et je suis la deuxième. La plus remuante, la plus débrouillarde, aussi. Mon prénom, Dung-Nghi, veut dire "face sérieuse", et en un sens, ça ne me va pas du tout. Mais je l’aime bien, parce qu’il est rare. Le plus souvent, on m’appelle Nghi tout court."